La déforestation en Amazonie brésilienne atteint son plus bas niveau pour un mois de février depuis neuf ans, marquant une baisse de 64 % par rapport à l’année précédente. Une avancée encourageante alors que le Brésil se prépare à accueillir la COP30. Toutefois, les incendies et la sécheresse inquiètent toujours les experts.
Déforestation en Amazonie : un recul historique en février
La déforestation en Amazonie brésilienne enregistre une baisse significative en février 2025, atteignant son niveau le plus bas depuis l’instauration du système de surveillance Deter en 2016. D’après les données publiées par l’Institut national de recherches spatiales (Inpe), seules 80,95 km² de forêts ont été détruites ce mois-ci, contre 226,51 km² en février 2024, soit une chute de 64 %. Cette tendance positive coïncide avec les efforts du président Luiz Inacio Lula da Silva pour freiner la destruction de la plus grande forêt tropicale du monde.
Une avancée majeure à l’approche de la COP30
Le Brésil accueillera en novembre la conférence de l’ONU sur le climat, la COP30, dans la ville de Belém, en plein cœur de l’Amazonie. Cette baisse record de la déforestation est une nouvelle encourageante pour un pays qui s’est engagé à éradiquer totalement la déforestation illégale d’ici 2030. Depuis son retour au pouvoir en 2023, Lula da Silva a mis en place des politiques environnementales plus strictes pour contrer les dégâts causés sous le mandat de son prédécesseur, Jair Bolsonaro (2019-2022), période durant laquelle la déforestation avait explosé.
Selon le système Deter, la surface de forêt détruite a été réduite de moitié en 2023, passant de 10 278 km² en 2022 à 5 156 km². En 2024, cette baisse s’est poursuivie avec une réduction de 19 %, atteignant 4 183 km².
Des incendies en hausse : un revers inquiétant
Si la tendance est à la baisse en Amazonie, la situation dans le Cerrado, la savane tropicale brésilienne, demeure préoccupante. Bien que la déforestation y ait reculé de 24 % en février 2025, les terres nouvellement déboisées s’étendent toujours sur 494 km², une surface alarmante pour cet écosystème riche en biodiversité. Ce biome, souvent négligé par les politiques de conservation, est largement menacé par l’expansion agricole, notamment pour l’élevage et la culture du soja.
Malgré la baisse de la déforestation, la destruction des paysages amazoniens ne s’arrête pas là. La surface végétale dégradée par les incendies a explosé, enregistrant une augmentation de 79 % en 2024, selon la plateforme de surveillance MapBiomas. Environ 30,8 millions d’hectares, soit 308 000 km², ont été ravagés par les flammes, une superficie record depuis 2019.
En Amazonie brésilienne, plus de 140 000 départs de feu ont été recensés en 2024, un chiffre sans précédent depuis 17 ans et en hausse de 42 % par rapport à l’année précédente. Selon les experts, ces incendies sont aggravés par une sécheresse historique due au changement climatique. La végétation plus sèche favorise la propagation des flammes, mais les autorités pointent également du doigt l’action humaine, notamment les pratiques agricoles qui utilisent encore le feu pour défricher les terres.
Un équilibre fragile à préserver
Si la réduction de la déforestation en Amazonie est un signal positif, elle ne doit pas occulter les menaces persistantes qui pèsent sur cet écosystème crucial pour l’absorption des gaz à effet de serre et la régulation du climat mondial. La hausse des incendies et la destruction du Cerrado rappellent que la lutte pour la préservation des forêts brésiliennes est loin d’être terminée.
La COP30 sera une occasion majeure pour le Brésil de démontrer ses avancées et de renforcer ses engagements en faveur de l’environnement. Toutefois, les experts insistent sur la nécessité de poursuivre les efforts pour protéger durablement ces biomes essentiels à l’équilibre de la planète.