L’été 2023 a été marqué par une série de canicules, provoquant un bilan tragique avec plus de 5 000 décès attribués à la chaleur en France, selon les chiffres présentés par Caroline Semaille, directrice de l’agence Santé publique France début février 2024.
Des canicules exceptionnelles malgré un été maussade
Malgré des semaines de temps maussade, la France a connu quatre canicules exceptionnellement tardives, faisant de cet été le quatrième plus chaud enregistré depuis 1900, avec un profil météorologique inhabituel.
« Tout le monde est touché », souligne Caroline Semaille lors d’une conférence de presse dévoilant le bilan de la mortalité due à la chaleur. Une réalité alarmante qui témoigne de l’impact généralisé sur la population, et pas seulement sur les personnes âgées.
Le réchauffement climatique favorise des canicules de plus en plus fréquentes, et 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée à l’échelle mondiale. Bien qu’il soit impossible d’attribuer chaque épisode de forte chaleur au réchauffement climatique, la tendance est claire.
5 167 décès liés à la chaleur
Selon les estimations de Santé publique France, 5 167 décès ont été attribués à la chaleur pendant l’été 2023, représentant trois décès pour 100 personnes. En se concentrant sur les canicules, responsables d’une chaleur intense persistante pendant au moins trois jours, un décès sur dix était attribuable à ces périodes, soit environ 1 500 décès.
Bien que, loin des 15 000 morts attribués à la canicule violente de 2003, les chiffres de 2023 sont tout de même dans la fourchette haute de ces dernières années. Guillaume Boulanger, chercheur à Santé publique France, souligne la difficulté à mesurer le fardeau global lié à l’exposition à la chaleur sur le lieu de travail.
« On est dans un contexte de changement climatique, ces expositions à la chaleur auront tendance à augmenter avec le temps », souligne Sébastien Denys, qui répond aux questions liées à l’environnement chez SpF.
Des décès qui ne concernent pas que les personnes âgées
Alors que les personnes de plus de 75 ans représentent la majorité des décès liés à la chaleur, environ 3 700 des 5 000 décès concernent d’autres tranches d’âge. Des facteurs tels qu’un logement mal isolé, la pratique d’un sport par temps chaud, et des conditions de travail exposées contribuent à la vulnérabilité des moins âgés.
L’été dernier, une dizaine de décès au travail sont considérés comme potentiellement liés à la chaleur, à la suite d’un recensement par l’inspection du travail. Mais il s’agit probablement d’une « sous-estimation » prévient Guillaume Boulanger, chercheur à Santé publique France, expliquant par exemple qu’un décès peut avoir lieu plusieurs jours après l’exposition à la chaleur et, ainsi, passer entre les mailles du recensement.