Exposition aux phtalates et naissances prématurées : une étude révèle des liens

Une étude récente publiée dans The Lancet Planetary Health met en lumière l’association entre l’exposition maternelle aux phtalates, des composés chimiques présents dans divers produits de consommation, et les naissances prématurées aux États-Unis.

Impact sur les naissances prématurées

Les chercheurs ont examiné les niveaux de phtalates dans l’urine de plus de 5 000 femmes enceintes aux États-Unis. Ils ont constaté que les femmes présentant les taux de phtalates les plus élevés avaient un risque accru d’accouchement prématuré, défini par une gestation inférieure à 37 semaines, comparé à celles ayant des taux plus faibles.

Selon le Dr Leonardo Trasande, auteur principal de l’étude, les phtalates, en tant que perturbateurs endocriniens et métaboliques, pourraient contribuer au déclenchement du travail et ainsi augmenter le risque de naissances prématurées.

Prévalence et coûts associés

En extrapolant les résultats à l’ensemble des États-Unis, environ 10% des naissances prématurées en 2018, soit près de 56 600 naissances, pourraient être liées à l’exposition aux phtalates. Les chercheurs ont également évalué les coûts médicaux et sociaux associés à ces naissances prématurées, estimant qu’ils pourraient s’élever entre 1,6 et 8,1 milliards de dollars.

Bien que l’étude ait été menée aux États-Unis, Trasande estime que l’omniprésence des phtalates signifie que 5 à 10% des naissances prématurées dans d’autres pays pourraient également être attribuées à ces substances chimiques.

Responsabilité et industrie plastique

Trasande souligne que plus de trois quarts de l’exposition aux phtalates proviennent de plastiques. Il critique le fait que les fabricants de plastique ne prennent pas en charge les conséquences sur la santé, malgré les impacts sur les nouveau-nés prématurés.

La prise de conscience croissante des dangers potentiels des phtalates a incité certains fabricants à envisager des alternatives. Cependant, Trasande souligne que les phtalates de remplacement peuvent présenter des effets encore plus prononcés que le DEHP, suscitant des inquiétudes supplémentaires.

Soutien scientifique

Bien que l’étude ne puisse pas prouver de lien de cause à effet, Stephanie Eick, experte en santé reproductive, souligne le soutien croissant à l’hypothèse selon laquelle l’exposition aux phtalates est associée à la prématurité. Une méta-analyse précédente a également confirmé cette association, soulignant un risque accru de 12% à 16% selon le type de phtalate.

Cette étude souligne l’importance de mieux comprendre et réguler l’exposition aux phtalates pour réduire le risque de naissances prématurées et ses conséquences économiques et sociales associées.

AccueilSocialExposition aux phtalates et naissances prématurées : une étude révèle des liens
D'autres publications