Une récente étude révèle que les flottilles de pêche ayant le plus grand impact environnemental sont également les plus subventionnées. Les chercheurs appellent à rediriger les fonds vers la petite pêche côtière, plus bénéfique sur les plans économique et social.
Le paradoxe des subventions
Les flottilles aux empreintes environnementales les plus fortes bénéficient de subventions massives, soulignent les chercheurs. Malheureusement, cette pratique ne semble pas être économiquement ni socialement avantageuse. Un appel est lancé pour orienter les financements vers des flottilles plus durables.
Première évaluation multicritères
Les chercheurs ont réalisé la première évaluation multicritères de l’impact des flottilles de pêche en se basant sur dix indicateurs sociaux, économiques et environnementaux. Cette initiative vise à révéler le paysage contrasté des flottilles françaises de pêche de l’Atlantique Nord-Est, représentant 70% des pêches métropolitaines.
Les « Arts Dormants » en tête
Les flottilles utilisant des méthodes telles que les filets, lignes et casiers présentent un bilan environnemental et socio-économique positif. Bien que leurs captures puissent affecter certaines espèces sensibles, elles créent des emplois et ajoutent de la valeur de manière significative.
Le chalut de fond pointé du doigt
En revanche, la pêche au chalut de fond, ayant une empreinte environnementale élevée, contribue fortement à la surexploitation des ressources et à l’abrasion des fonds marins. Ces flottilles, responsables du raclage de 612 000 km2 de fonds marins par an, sont également les plus subventionnées, principalement grâce à la détaxe du gazole pêche.
Les subventions, incitation à la surexploitation
Les chalutiers industriels, bien que fortement subventionnés, ne sont rentables qu’en raison des subventions, dépassant même leur excédent brut d’exploitation. De plus, ils génèrent moins d’emplois par tonne débarquée par rapport aux flottilles plus durables. Cette situation crée une incitation à la surexploitation des océans, souligne l’étude.
Cette recherche met en lumière le besoin de repenser la distribution des subventions pour promouvoir une pêche plus durable, favorisant les pratiques respectueuses de l’environnement et créatrices d’emplois.
