Le Sénat vote à l’unanimité pour l’instauration d’un plan national de lutte contre la prolifération du frelon asiatique. L’objectif est de protéger les apiculteurs, les abeilles et la santé publique face à la « calamité » que représente ce prédateur, avec un cadre d’indemnisation pour les exploitants qui sont impactés.
Une apparition il y a 20 ans
Le texte du sénateur Michel Masset (groupe RDSE composé de radicaux et radicaux de gauche), soutenu par le gouvernement et adopté à l’unanimité, entend « organiser la lutte et la prévention contre cette espèce » à l’aide d’une « stratégie nationale déclinée à l’échelle départementale », a détaillé son auteur.
Apparu il y a 20 ans en France, le frelon asiatique s’est largement répandu depuis. L’espèce est responsable d’environ 20% de la mortalité dans les ruchers selon les estimations, et représente une perte annuelle de 12 millions d’euros pour la filière apicole.
Une forte présence au nord de la France
Ces dernières années, le frelon asiatique colonise de plus en plus de régions. Avec le réchauffement climatique, les hivers deviennent plus doux et les températures plus clémentes. Ces conditions météorologiques favorisent la présence du frelon asiatique, notamment au nord de la France.
Le frelon asiatique est dangereux pour l’humain, mais aussi pour les autres espèces, et particulièrement pour les abeilles. Elles sont le principal pollinisateur, 30 % de notre alimentation dépend de leur activité. Dans certains départements, jusqu’à 50 % des ruches peuvent être détruites à cause de cet insecte invasif.
« Une triple menace pour la filière apicole et pour l’environnement »
Cette espèce est « une calamité apicole, un fléau pour la biodiversité et un facteur de risques insuffisamment pris en compte », s’inquiète le rapporteur Jean-Yves Roux (groupe RDSE).
Officiellement, le texte prévoit la création d’un plan national de lutte qui associe l’État, les scientifiques et les acteurs locaux, et qui incluent notamment des indicateurs de suivi de la prolifération de cette espèce. Le plan voté prévoit des indemnisations pour les apiculteurs possédant plus de 50 ruches.
Par ailleurs, le plan donne aux préfets le soin de définir, localement, les procédures de signalement de l’apparition de nids, puis de leur destruction. « Cette proposition de loi est un élément fondamental de notre capacité à réduire l’impact de cette espèce exotique envahissante », apprécie le secrétaire d’État à la Biodiversité Hervé Berville, favorable à ces mesures de lutte contre un prédateur qui représente selon lui « une triple menace, pour la filière apicole, pour l’environnement et bien évidemment, pour la santé publique ».
Un cadre indemnitaire a également été approuvé par le ministre, même si la gauche regrette qu’il ne concerne que les « exploitants apicoles » qui ont subi un préjudice économique causé par le frelon asiatique, et non tous les ruchers. Des subventions sont également prévues pour promouvoir la recherche d’outils, de pièges et freiner la reproduction de l’espèce. Le montant des aides allouées à ce plan national n’a pas encore été déterminé, il faudra attendre son passage à l’Assemblée nationale pour en savoir davantage.