Gabriel Attal tente de répondre aux préoccupations agricoles avant le Salon de l’Agriculture. Un mois après le début des manifestations des agriculteurs, le Premier Ministre réaffirme l’importance de l’agriculture pour le pays. Lors d’une conférence de presse, il a annoncé une série de mesures visant à répondre aux préoccupations du secteur, notamment sur les visas pour les saisonniers étrangers, la réduction des pesticides et l’amélioration de la rémunération des agriculteurs.
Priorité à l’agriculture : engagements et nouvelles mesures
Attal a souligné que l’agriculture est un pilier fondamental de la nation, comparable à la sécurité et à la défense. Il a affirmé que la future loi d’orientation agricole mettra en avant l’objectif de souveraineté agricole et alimentaire. De plus, le gouvernement s’engage à simplifier les procédures administratives pour les agriculteurs, notamment en ce qui concerne les haies.
En ce qui concerne les saisonniers étrangers, Gabriel Attal a annoncé des mesures visant à faciliter l’obtention de visas, reconnaissant ainsi le rôle crucial de ces travailleurs dans les fermes françaises. Pour répondre aux préoccupations concernant les pesticides, la France abandonnera l’indicateur actuel, le Nodu, au profit de mesures plus pertinentes.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a révélé que des vérifications concernant l’origine française des produits commercialisés avaient été effectuées dans environ 1 000 établissements, dont 372 se sont avérés non conformes. En parallèle, le Premier ministre a souligné la mise en place de fonds d’urgence pour les secteurs en difficulté, affirmant que « 99,61% des aides de base de la Politique agricole commune (PAC) » avaient déjà été distribuées aux agriculteurs, avec un objectif de 100% atteint d’ici le 15 mars.
Enfin, le gouvernement présentera un nouveau texte de loi visant à renforcer le dispositif Egalim pour garantir une rémunération plus juste des producteurs. Une Conférence des solutions sera également organisée pour promouvoir les produits durables et de qualité dans la restauration collective.
Réactions et perspectives de l’industrie agricole
Malgré ces annonces, les agriculteurs restent sceptiques quant à la concrétisation de ces engagements. Certains soulignent le besoin de résultats tangibles plutôt que de simples promesses.
« Ça fait beaucoup d’engagements mais combien vont être tenus jusqu’au bout? », demande Romain Duteil, 25 ans, éleveur de bovins dans l’ouest de la Creuse. « On se fait un peu balader depuis quelques semaines et, après le Salon, on ne parlera plus de nous. Il faut de vraies répercussions sur le compte en banque. »
Des manifestations et blocages persistent sur le terrain, mettant en évidence les tensions persistantes au sein du secteur agricole.
Les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs prévoient des actions à Paris, tandis que la Coordination Rurale organise également des manifestations. Gabriel Attal a exprimé son désir de ne pas politiser le Salon de l’Agriculture, proposant même un débat à Marine Le Pen, une offre qui a été rejetée. « Ça montre manifestement qu’elle n’est pas très à l’aise sur ces questions-là et qu’elle a peur que ça se voie », a commenté le Premier ministre.
En conclusion, bien que le gouvernement annonce des mesures pour répondre aux préoccupations des agriculteurs, ces derniers restent prudents quant à leur mise en œuvre. Les manifestations et les actions sur le terrain soulignent l’urgence de solutions concrètes pour répondre aux défis auxquels est confronté le secteur agricole français.
