Privés de ventes lors du Nouvel An en raison d’intoxications alimentaires, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon bénéficieront d’une bienveillance fiscale de l’État en attendant une demande d’indemnisation auprès de l’Union européenne, annonce la préfecture.
Chiffre d’affaires perdu : sept millions d’euros
Sept millions d’euros de chiffre d’affaires perdu, estiment les représentants de la filière depuis l’interdiction prononcée le 27 décembre. Le manque à gagner serait de cinq millions d’euros en termes de marge brute.
L’État s’engage à épauler les entreprises qui rencontrent des difficultés de trésorerie, des difficultés sociales ou fiscales, sans appliquer de pénalités pour retards de paiement d’impôts ou de charges, avec des mesures de chômage partiel envisageables.
La levée de l’interdiction est envisagée le 19 janvier, « sous réserve d’analyses favorables » selon le préfet. À moyen terme, un « dossier solide » sera constitué pour obtenir de la Commission européenne l’autorisation de créer un régime d’indemnisation précise-t-il.
300 entreprises impactées par une contamination
Olivier Laban, président du Comité régional de la conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA) et ostréiculteur à Gujan-Mestras réagit : « Il n’y a pas de cadre, c’est ça toute la difficulté. C’est là que mon inquiétude demeure. Tout est encore à construire. »
A Arcachon, près de 300 entreprises ostréicoles ont subi de plein fouet l’interdiction juste avant le réveillon du Nouvel An, période où la consommation des huîtres est généralement très élevée.
L’interdiction survient après des analyses qui ont montré la présence de norovirus, responsable de la gastro-entérite. Des analyses ont également révélé le virus présent dans d’autres régions, dans le Calvados, la Manche ou encore la Vendée. Plus récemment, le lac d’Hossegor a pris à son tour un arrêté pour l’interdiction.
Un système d’assainissement défaillant
Santé Publique France annonce « décélération » des contaminations, après qu’une « hausse brutale de l’activité » médicale liée aux gastro-entérites aigües aient été enregistrées en Nouvelle-Aquitaine.
À Arcachon, les ostréiculteurs mettent en cause le système d’assainissement des rives du bassin, débordé par les fortes pluies de l’automne.
L’Adeba, association présidée par Thierry Lafon, ancien dirigeant du Comité régional de la conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA), dépose plainte contre le syndicat intercommunal chargé de l’assainissement, soulignant la nécessité d’accélérer les investissements dans la gestion des eaux usées. Le préfet de Gironde doit réunir prochainement les collectivités concernées pour avancer sur le sujet.