Dimanche matin, deux militantes écologistes ont aspergé de soupe la vitre blindée protégeant « La Joconde » au Louvre. Cette action, qui n’a pas causé de dommages au chef-d’œuvre, s’inscrit dans une série d’opérations menées par des mouvements écologistes dans des musées ces dernières années.
Une attaque pour revendiquer un système agricole « malade »
« L’œuvre n’a subi aucun dommage », précise le Louvre. La salle des États, où est exposé le tableau, a été fermée pendant environ une heure avant d’être rouverte. Le musée, le plus grand du monde, compte porter plainte.
Debout de chaque côté du tableau, les militantes ont déclaré : « Qu’est-ce qui est important ? L’art ou le droit à une alimentation saine et durable ? Notre système agricole est malade. Nos agriculteurs meurent au travail. Un Français sur trois ne fait pas tous ses repas tous les jours. »
Les deux femmes ont été interpellées et placées en garde à vue pour dégradation d’un bien classé ou inscrit, selon le parquet de Paris. Les investigations sont confiées au commissariat du Centre. Le Louvre indique qu’elles avaient dissimulé la soupe au potiron dans un thermos à café, la nourriture étant autorisée à l’entrée du bâtiment.
Le collectif « riposte alimentaire » a revendiqué l’attaque dans un communiqué; Il se présente comme « une campagne de résistance civile française qui vise à impulser un changement radical de société sur le plan climatique et social. »
Série d’opérations militantes dans le monde
Cette action s’inscrit dans la suite d’une campagne précédente pour la rénovation thermique des bâtiments. Le jet de soupe sur « La Joconde » marque le coup d’envoi d’une campagne de résistance civile demandant « la sécurité sociale de l’alimentation durable. » Ces dernières années, des militants ont ciblé des œuvres dans des musées à travers le monde.
« Aucune cause ne peut justifier qu’il soit pris pour cible »
La ministre de la Culture, Rachida Dati, condamne l’attaque, affirmant que « La Joconde, comme notre patrimoine, appartient aux générations futures. Aucune cause ne peut justifier qu’il soit pris pour cible. » La porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, a critiqué l’acte sur France 3 en se demandant : « Je ne suis pas sûre que La Joconde soit la plus grande pollueuse de France. Ça rime à quoi ? »
Le célèbre tableau de Léonard de Vinci est présenté derrière une vitre de protection blindée depuis 2005. Il a déjà été victime de vandalisme, notamment une attaque à la crème en mai 2022.