Depuis vendredi dernier, le Cap-Vert, cet archipel pittoresque de l’Atlantique, a marqué l’histoire en devenant le troisième pays d’Afrique à être officiellement reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme ayant éradiqué le paludisme. Une réalisation exceptionnelle qui contraste avec la triste réalité de centaines de milliers de décès annuels dus à cette maladie sur le continent africain.
Paludisme éradiqué au Cap Vert : une avancée historique en Afrique
L’annonce de l’OMS souligne le « succès significatif en matière de santé globale » du Cap-Vert, un État insulaire d’environ 500 000 habitants. C’est le premier pays d’Afrique subsaharienne depuis 50 ans, depuis l’île Maurice en 1973, à être reconnu pour avoir complètement éliminé le paludisme. Outre le Cap-Vert, l’Algérie a également été déclarée exempte de la maladie en 2019.
Paludisme en Afrique : des défis persistants
Malgré ces progrès, le paludisme reste une menace grave en Afrique, causant la mort de 580 000 personnes sur le continent, représentant 95% du total mondial. Les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables, représentant 80% des décès en Afrique. La situation sanitaire continue d’exiger des efforts soutenus pour protéger les populations.
Les implications économiques et touristiques de l’éradication du paludisme
L’éradication du paludisme offre au Cap-Vert des avantages économiques et touristiques significatifs. En tant que premier secteur économique du pays, le tourisme, représentant environ 25% du PIB, pourrait bénéficier de l’élimination de cette maladie. Le Premier ministre cap-verdien, Ulisses Correia e Silva, souligne que cela élimine une contrainte à la mobilité et renforce la perception de sécurité sanitaire, offrant ainsi un potentiel d’amélioration dans le secteur du tourisme.
Un modèle d’élimination du paludisme malgré les défis
L’OMS, par la voix de son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, qualifie le succès du Cap-Vert de « rayon d’espoir pour la région africaine et au-delà ». Cela souligne la nécessité d’une volonté politique forte, de politiques efficaces, d’un engagement communautaire et d’une collaboration multisectorielle pour éradiquer le paludisme.
Bien que la lutte contre le paludisme ait traditionnellement impliqué des méthodes préventives telles que l’utilisation de moustiquaires et d’insecticides, l’OMS recommande désormais deux vaccins depuis 2021. Ces développements sont porteurs d’espoir pour un avenir sans paludisme, en particulier avec l’utilisation de nouvelles technologies médicales.
La pandémie de Covid-19 : un défi supplémentaire pour la santé publique
Le Cap-Vert a maintenu sa vigilance dans la lutte contre le paludisme malgré la pandémie mondiale de Covid-19. La situation sanitaire actuelle souligne les défis complexes auxquels les pays doivent faire face, avec des maladies infectieuses multiples nécessitant une attention simultanée. L’expérience du Cap-Vert pourrait inspirer d’autres nations à persévérer dans leurs efforts de santé publique malgré les obstacles.
L’éradication du paludisme au Cap-Vert marque une étape importante dans la lutte mondiale contre cette maladie dévastatrice. Tout en célébrant cette victoire, il est crucial de reconnaître les défis persistants en matière de santé publique et de travailler collectivement pour créer un monde où le paludisme ne constitue plus une menace majeure pour la vie humaine.