La crise agricole européenne s’invite dans un sommet des Vingt-sept à Bruxelles, où le président français Emmanuel Macron doit discuter du « futur de l’agriculture européenne » avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Les forces de l’ordre maintiennent la protection du marché de Rungis, tandis que plusieurs centaines de tracteurs convergent vers Bruxelles, dénonçant les accords de libre-échange et les « folies qui menacent l’agriculture ».
Des mesures jugées insuffisantes
Malgré les aides dégagées par le gouvernement français et les concessions de la Commission européenne, les agriculteurs restent mobilisés en France, Italie, Espagne, et Allemagne. Les mesures sur les jachères et les importations ukrainiennes n’ont pas apaisé la profession.
La Commission européenne propose une dérogation partielle aux obligations de jachères pour 2024 et envisage de limiter les importations d’Ukraine, mais les critiques persistent.
« 29 substances actives (fongicides, insecticides, herbicides) encore utilisables en Ukraine sont interdites dans l’Union européenne », rappelle la Confédération générale des planteurs de betteraves, inquiète de voir « les importations massives » de sucre « se poursuivre : 700.000 tonnes pour la campagne en cours contre 20.000 tonnes avant la guerre ».
Les agriculteurs maintiennent la pression en France
En France, les agriculteurs maintiennent la pression sur les autoroutes aux abords de Paris avec sept points de blocages actifs. La Coordination rurale tente d’envahir le marché de Rungis, mais l’intrusion est stoppée par les forces de l’ordre.
Plus de 150 rassemblements sont recensés à travers le pays, avec des barrages filtrants, blocages, et manifestations. Les agriculteurs dénoncent la distorsion de concurrence et réclament des annonces fortes.
Plusieurs centaines de tracteurs se dirigent vers Bruxelles pour rejoindre les manifestations. Des agriculteurs français et belges ont bloqué ensemble un point de la frontière pour dénoncer la distorsion de concurrence issue des accords de libre-échange. La tension persiste autour du marché de Rungis, avec des arrestations après des intrusions.
Un malaise agricole européen aux multiples facettes
Les revendications des agriculteurs couvrent divers aspects, de la politique européenne complexe aux revenus insuffisants, en passant par l’inflation, la concurrence étrangère, l’accumulation de normes, et la flambée des prix du carburant.
Les mêmes problématiques sont présentes dans la plupart des pays européens. Un sujet de friction à Bruxelles concerne les négociations d’un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, que la France ne veut pas accepter en l’état actuel.
Les attentes des agriculteurs face à un sommet crucial
Emmanuel Macron doit s’entretenir avec Ursula von der Leyen avant un sommet européen consacré au budget de l’UE et à l’aide à l’Ukraine. Les agriculteurs attendent des réponses concrètes et dénoncent l’absence de mesures réelles du gouvernement. Les concessions de l’UE sont jugées tardives, et les agriculteurs réclament des annonces plus significatives pour répondre à leurs préoccupations.
La nécessité d’une coalition d’Etats-membres contre l’accord UE-Mercosur
La tête de liste écologiste Marie Toussaint appelle Emmanuel Macron à former une coalition d’Etats-membres contre l’accord UE-Mercosur lors du sommet. Les inquiétudes persistent quant à cet accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, notamment le Brésil et l’Argentine. Les agriculteurs demandent un soutien concret pour faire face aux défis multiples auxquels ils sont confrontés.