Le salon VivaTech, qui se tenait cette semaine à Paris, met en lumière les innovations. Parmi elles, des start-up dédiées à la transition écologique, également appelées « greentech ». Ces jeunes entreprises se concentrent par exemple sur la gestion des déchets grâce à l’intelligence artificielle, l’efficacité énergétique des bâtiments, ou la filtration de l’air via des microalgues. Décryptage de quelques initiatives:
Bioteos : la purification de l’air par les microalgues
Parmi les exposants, Bioteos attire l’attention avec des tubes contenant de l’eau verdâtre. Cette démonstration montre les microalgues utilisées par l’entreprise pour purifier l’air dans les transports et les espaces intérieurs. « On a pu respirer l’air de la campagne, mais dans le métro », détaille Romain Dhenin, directeur général de Bioteos. Testée dans une station de métro lilloise en 2022, cette technologie a permis un taux d’absorption des particules fines de l’ordre de 58%. Les microalgues, cultivées à Tourcoing, captent les polluants, les métabolisent, et rejettent de l’air purifié. Bioteos espère lever un million d’euros pour se développer en France et à l’international.
Value Park : la Climatisation à l’eau de mer
Autre exemple notable, Value Park propose une solution innovante pour la climatisation et le refroidissement des bâtiments. Fondée en 2021, cette start-up française utilise l’eau de mer pompée à 1.000 mètres de profondeur, où la température est de 5°C. L’eau est ensuite dirigée vers un système d’échangeur thermique à plaques, similaire à celui utilisé dans les réfrigérateurs. « La performance énergétique de ce système est dix fois plus importante qu’un système de climatisation classique », explique Maëva Alétas, ingénieure cheffe de projet. Value Park prévoit d’appliquer cette technologie à partir de 2027 au sein du CHU de Saint-Pierre à La Réunion.
Autres innovations et défis de l’industrie
D’autres start-up présentent des solutions pour réduire le gaspillage dans la grande distribution et améliorer la gestion des déchets grâce à l’intelligence artificielle. Par exemple, Ida se concentre sur les produits frais, tandis qu’Akanthas se spécialise dans la gestion des déchets des entreprises. Ces innovations sont particulièrement bienvenues dans une industrie technologique connue pour sa forte empreinte carbone.
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a souligné lors de son passage à VivaTech : « Au niveau mondial, l’IA pourrait consommer entre 85 et 134 milliards de kilowattheures d’électricité en 2027. Cela représente une consommation équivalente à celle de l’Argentine ou de la Suède. »
Croissance et investissements dans la greentech
La France compte près de 2.750 entreprises spécialisées dans la greentech. En 2023, ce secteur a attiré le plus d’investissements en capital-risque pour la première fois. Les start-up vertes ont levé 4,3 milliards d’euros, contre 3,4 milliards en 2022, marquant une progression de 26%, selon un rapport du cabinet EY.
Axel Dupuy, associé de KPMG, analyse : « On est face à un marché en forte croissance soutenu par le contexte réglementaire, une prise de conscience généralisée, et la pression croissante de l’opinion publique en matière de transition écologique et énergétique. » Franck Sebag et Alexis Gazzo, du cabinet EY, constatent un « alignement des planètes » entre des volontés politiques française et européenne pour un avenir décarboné, la croissance des subventions publiques, et l’agilité des start-up en France.
Selon Franck Sebag et Alexis Gazzo, cette tendance représente une transformation durable. « Cette transition bas carbone de la mobilité, du bâtiment, de l’industrie, elle est engagée, » souligne Alexis Gazzo, bien que « la question du rythme de progression reste un sujet à part entière. » Les start-up de la transition écologique à VivaTech démontrent que l’innovation et la collaboration peuvent contribuer à relever les défis environnementaux mondiaux.
