Alors que les Jeux olympiques de 2024 se profilent à l’horizon, les céréaliers français expriment leur inquiétude quant aux pertes financières potentielles atteignant plusieurs centaines de millions d’euros. Cette préoccupation découle des restrictions de navigation prévues sur la Seine pendant l’été 2024, coïncidant avec la période cruciale des moissons.
Des restrictions de navigation suscitant des préoccupations majeures
Chaque année, environ 3 millions de tonnes de grains empruntent la Seine pour rejoindre le port maritime de Rouen, représentant 350 000 tonnes par mois. Cependant, pendant les mois de juillet et d’août, au cœur de la saison des moissons, ce volume atteint jusqu’à 800 000 tonnes. Les restrictions de navigation, prévues sept jours avant la cérémonie d’ouverture des JO le 26 juillet et durant une période de moins de 20 jours, sont devenues une source d’inquiétude majeure pour les acteurs de la filière céréalière.
Les répercussions économiques et logistiques d’une fermeture partielle de la Seine
Initialement redoutée sur toute la période des JO, une fermeture partielle de la Seine pendant sept à huit jours est toujours considérée comme une « catastrophe » pour la première nation productrice et exportatrice européenne de céréales. Les coûts supplémentaires liés aux sites de stockage, aux silos, au transport et à la main-d’œuvre seraient considérables, estimant une perte potentielle de 500 millions d’euros pour l’ensemble de la filière.
Défis logistiques en période cruciale des moissons
Avec le réchauffement climatique avançant les moissons chaque année, les premières récoltes, telles que l’orge, débutent dès juillet. Suivent ensuite le blé, le colza, et fin août-début septembre, les tournesols et le maïs. Ces produits quittent les fermes pour atteindre les ports fluviaux, une chaîne logistique complexe impliquant des barges, des transbordements, et des délais serrés.
Les exportateurs de céréales s’inquiètent des conséquences en cascade si les flux sont interrompus. Les retards de livraison, les pénalités pour les bateaux immobilisés, et les pertes potentielles mettent en péril la rentabilité de la filière. Malgré les demandes de l’interprofession pour organiser des « convois exceptionnels » de péniches pendant la fermeture totale, la préfecture indique actuellement que cela n’est pas possible en raison des préparatifs nécessaires pour les JO.
En quête de solutions : une Réunion Cruciale en Janvier
Les céréaliers et les autorités cherchent des solutions pour atténuer l’impact sur la filière. Une réunion prévue le 19 janvier vise à explorer des alternatives et à trouver un équilibre entre les exigences logistiques des Jeux olympiques et les besoins critiques de la filière céréalière. La crainte de pertes importantes en cas d’intempéries souligne l’urgence de trouver des solutions viables pour tous les acteurs impliqués.
En conclusion, la tension monte alors que les céréaliers français cherchent des moyens de minimiser les pertes économiques potentielles pendant les Jeux olympiques de 2024. La nécessité de concilier les exigences logistiques des JO avec les besoins vitaux de la filière céréalière souligne l’importance de trouver des solutions équilibrées pour garantir le succès de l’événement tout en préservant l’économie agricole du pays.