Vingt ans après son adoption, un amendement clé de la convention d’Aarhus sur les OGM entre en vigueur. Il impose aux États signataires d’assurer la transparence et la participation du public aux décisions concernant ces organismes.
Un accord international
Adopté il y a deux décennies, un amendement visant à garantir la participation citoyenne dans les décisions liées aux organismes génétiquement modifiés (OGM) entre enfin en vigueur. La ratification de l’Ukraine, le 20 janvier dernier, a permis d’atteindre le seuil requis, portant à 33 le nombre de parties ayant validé cet amendement.
Ainsi, à partir du 20 avril prochain, l’Union européenne, le Royaume-Uni et les autres pays signataires devront intégrer de nouveaux dispositifs dans leur cadre législatif. L’objectif est de garantir la transparence et d’impliquer activement la population dans les décisions touchant la dissémination volontaire des OGM dans l’environnement et leur mise sur le marché.
Une expansion massive des cultures OGM
Depuis les premières cultures de maïs, soja et coton génétiquement modifiés, l’usage des OGM a explosé à l’échelle mondiale. Selon la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU), la superficie des terres agricoles consacrées aux OGM a été multipliée par 121 depuis 1996, atteignant aujourd’hui 13 % des surfaces agricoles mondiales, soit plus de 3,4 milliards d’hectares.
Cette expansion s’accompagne de l’utilisation accrue de pesticides et d’herbicides, engendrant une résistance croissante des mauvaises herbes. La CEE-ONU alerte sur les risques potentiels des OGM pour la santé humaine et l’environnement, notamment en ce qui concerne la biodiversité.
Garantir l’information et l’implication du public
L’adoption de cet amendement renforce le cadre réglementaire international en imposant aux gouvernements une plus grande transparence sur les OGM. « Il est donc essentiel de veiller à ce que le public ait un accès complet à toutes les informations pertinentes, qu’il soit informé des décisions concernant les OGM et qu’il puisse y participer de manière effective », souligne la CEE-ONU.
Avec cette avancée, la convention d’Aarhus se positionne comme un outil essentiel pour permettre aux citoyens et aux parties prenantes de prendre part aux débats et aux décisions sur les organismes génétiquement modifiés, garantissant ainsi une gouvernance plus inclusive et transparente.