Paul Watson : Le défenseur des océans est libre

Paul Watson, activiste écologique de 74 ans et fondateur de Sea Shepherd, vient de sortir de cinq mois de détention au Groenland. Accusé par le Japon de dommages sur un navire baleinier en 2010, ce justicier des océans se bat depuis des décennies pour la protection des cétacés et contre la pêche commerciale.

Le combat de toute une vie : Sauver les cétacés

Paul Watson, à la tête de Sea Shepherd, est une figure controversée du militantisme écologique. Entre admirations et critiques, il s’est toujours opposé aux pratiques de pêche industrielle, notamment celle des baleiniers, qu’il considère comme une menace pour les océans et leurs habitants. Cet activiste américain-canadien de 74 ans est de retour sous les projecteurs après avoir passé cinq mois en détention au Groenland. L’homme, qui ne se laisse pas intimider par les autorités et les poursuites judiciaires, revient sur le devant de la scène après avoir été arrêté en juillet dernier suite à un mandat d’arrêt international lancé par le Japon. Ce dernier l’accuse de l’attaque d’un navire baleinier nippon en Antarctique en 2010. Mais Watson, pour qui cette arrestation semble être un dernier coup porté par ses détracteurs, se défend fermement : « Mon véritable crime est d’avoir d’énoncé leurs opérations illégales. »

Des méthodes contestées mais un impact indéniable

L’engagement de Paul Watson pour la protection des baleines remonte à bien plus de 50 ans. C’est lors d’une expédition avec Greenpeace en 1975 qu’il prend la décision de consacrer sa vie à la défense des océans. L’événement marquant ? Une rencontre bouleversante avec un cachalot mourant, dans le Pacifique Nord. Une promesse est alors faite : éradiquer la chasse à la baleine. Une promesse qu’il tiendra, mais à sa manière. Watson ne se contente pas de mener des actions pacifiques, il va plus loin. Ses méthodes, souvent qualifiées de violentes, incluent les sabotages de navires de pêche commerciale, l’éperonnage de leurs bateaux, voire leur coulée. Le militantisme de Watson n’a pas toujours été en phase avec l’image de non-violence que prône Greenpeace. En 1977, il quitte l’organisation pour fonder Sea Shepherd, un groupe qui se distingue par des actions directes et radicales contre la pêche illégale.

Des actions spectaculaires, des dérives violentes

Paul Watson est connu pour avoir mené plusieurs opérations maritimes spectaculaires, de l’Antarctique aux côtes du Japon en passant par l’Islande et les îles Féroé. Ses actions ont permis de sauver des milliers de baleines, tout en exposant les pratiques illégales des baleiniers à l’échelle mondiale. En 45 ans de carrière, il aurait coulé plus de dix bateaux de pêche. Des tactiques qualifiées par certains de « pirates » ou « écoterroristes ». Mais pour Watson, tout ceci est légitime. Dans une interview au Telegraph en 2009, il affirmait : « Pour moi, un écoterroriste est quelqu’un qui sème la terreur dans l’environnement naturel, comme une flotte de baleiniers armés de harpons à pointe explosive, tuant des milliers de baleines. »

Malgré les critiques, le message de Watson a été amplifié grâce à des célébrités comme Pamela Anderson et Pierce Brosnan, qui ont porté la cause de Sea Shepherd. La série télévisée « Whale Wars », diffusée à partir de 2008, a également permis de vulgariser ses actions. Cependant, cette visibilité médiatique ne masque pas les difficultés internes auxquelles il a dû faire face, notamment en 2022, lorsqu’il a été écarté de la direction de Sea Shepherd après des querelles internes, un départ qui le laisse avec un sentiment de trahison.

Une vie de luttes et de sacrifices

Paul Watson n’est pas seulement un activiste en mer. Son parcours de vie est marqué par de nombreuses luttes personnelles. Né à Toronto en 1950, il perd sa mère à 13 ans et, après une enfance difficile, il quitte la maison familiale à 15 ans. Il rejoint la Garde côtière canadienne et s’embarque sur un navire de commerce. C’est dans les années 1960 qu’il commence à s’intéresser à la cause environnementale, en luttant contre les essais nucléaires près de l’Alaska. En 1971, il participe à la création de Greenpeace, avant de partir pour fonder sa propre organisation.

L’engagement de Paul Watson, qui aura marqué l’histoire de la protection des océans, continuera d’inspirer de nombreux militants. Malgré les accusations, les emprisonnements et les échecs personnels, il reste un symbole de la résistance face à la pêche commerciale et au braconnage halieutique. La bataille de Watson n’est pas terminée, et bien que ses méthodes ne fassent pas l’unanimité, son rôle dans la protection des cétacés est incontestable.

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