PFAS : Un cocktail toxique pour la santé

Les « polluants éternels », tels que le PFOA et le PFOS, s’accumulent dans l’environnement et mettent en danger la santé humaine, entraînant des risques de cancers, de troubles hormonaux et plus encore.

Les « polluants éternels » : une menace invisible mais toxique

Les PFAS, ou polluants éternels, continuent de susciter de vives inquiétudes dans le monde entier. Ces substances chimiques persistantes, présentes dans une multitude de produits de consommation, accumulent des risques pour la santé humaine. Des recherches récentes mettent en lumière des effets toxiques préoccupants, notamment des cancers, tout en soulignant les défis liés à la surveillance et à la compréhension complète de ces risques.

Un cocktail toxique en croissance

Les PFAS, qui incluent des composés comme l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) et l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), sont désormais omniprésents. Ces produits chimiques se retrouvent dans l’air, l’eau, le sol, ainsi que dans de nombreux objets du quotidien, des textiles aux ustensiles de cuisine. Ces substances sont particulièrement redoutées pour leur quasi-indestructibilité : elles s’accumulent dans l’environnement et dans le corps humain, notamment dans le sang, les reins et le foie.

Depuis 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), par l’intermédiaire du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), a classé deux des PFAS les plus étudiés comme cancérogènes. Le PFOA, en particulier, est désormais associé à des risques accrus de cancers, d’immunosuppression, ainsi que de tumeurs rénales et de cancers du testicule chez l’homme. Le PFOS, quant à lui, présente un profil similaire mais avec des preuves limitées chez l’humain. « Ces substances, en fonction de l’exposition, peuvent avoir des effets considérables sur la santé », précise le CIRC, soulignant que les travailleurs exposés à ces produits dans la production ou l’utilisation de produits dérivés sont particulièrement vulnérables.

Des risques sanitaires multiples

Outre les risques carcinogènes, les PFAS sont également suspectés d’avoir des effets dévastateurs sur la fertilité, le développement du fœtus, le métabolisme et d’autres fonctions corporelles essentielles. Selon l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), ces substances chimiques peuvent perturber le système endocrinien et immunitaire, en particulier la thyroïde. La difficulté de définir précisément les impacts de chaque PFAS découle du fait qu’il en existe des milliers, ainsi que de nombreux mélanges complexes, rendant leur étude ardue.

Les experts soulignent également que le risque varie en fonction de l’intensité de l’exposition et du type de PFAS rencontré. Par exemple, les travailleurs des secteurs agroalimentaires, textiles ou électroniques sont particulièrement exposés. Des études suggèrent également que les populations vivant près de sites industriels ou de zones de production de PFAS sont davantage à risque. Les femmes enceintes et les enfants figurent parmi les plus vulnérables à ces substances.

Une préoccupation grandissante pour la santé publique

À travers le monde, la prise de conscience sur les dangers des PFAS se renforce. Des initiatives judiciaires et réglementaires se multiplient pour limiter la fabrication, l’utilisation et la pollution par ces substances. Aux États-Unis, une étude menée en 2023 a révélé que 45% de l’eau potable était contaminée par des PFAS, et en Europe, environ 17.000 sites sont touchés par la pollution de ces polluants, dont plus de 2.100 à des niveaux dangereux pour la santé. En France, l’acide trifluoroacétique (TFA), un PFAS particulièrement difficile à éliminer de l’eau, a été retrouvé dans l’eau du robinet dans de nombreuses villes.

L’inquiétude se concentre notamment autour de la vallée de la chimie, près de Lyon, où les PFAS représentent un enjeu environnemental majeur. En réponse à ces dangers, plusieurs propositions législatives ont été avancées, notamment en France, où une loi visant à interdire la production et la vente de certains PFAS a été adoptée en première lecture en 2024. L’objectif est de limiter l’exposition et la contamination, tout en protégeant la santé des citoyens.

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