Semences céréalières résilientes à la sécheresse : un espoir pour l’agriculture marocaine

Le chercheur éthiopien Wuletaw Tadesse Degu, collaborant au sein du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda), travaille sur des semences céréalières résilientes à la sécheresse pour le Maroc, un pays confronté aux défis grandissants du changement climatique.

Des semences céréalières résilientes face à la sécheresse

La station expérimentale de Marchouch, située à environ 70 kilomètres au sud-est de Rabat, illustre parfaitement cette initiative de recherche et de développement.

Dans ce cadre, M. Degu souligne : « Regardez ces beaux épis de blé », en inspectant un champ de céréales semé avec des graines spécialement conçues pour résister à la sécheresse. Il insiste sur le caractère essentiel de ces semences pour le Maroc, dont la saison agricole est gravement compromise par une sixième année consécutive de sécheresse.

Impact de la sécheresse et perspective des nouvelles semences

La situation est particulièrement préoccupante, comme le souligne la Banque centrale marocaine, qui observe une diminution significative de la surface emblavée en céréales. Celle-ci est en effet passée de 3,7 millions d’hectares en 2023 à seulement 2,5 millions d’hectares prévus pour l’année en cours. Cette diminution se traduit également par une prévision de production céréalière divisée par deux, passant de 55,1 millions de quintaux en 2023 à 25 millions de quintaux pour 2024.

Les variétés de semences résilientes développées par l’Icarda offrent une lueur d’espoir dans ce contexte difficile. Selon M. Degu, ces semences présentent un double avantage : elles sont capables de survivre dans des conditions de sécheresse sévère tout en améliorant le rendement des cultures. Les résultats obtenus à Marchouch témoignent de cette efficacité, avec une productivité céréalière jusqu’à deux fois supérieure à la moyenne nationale, malgré des précipitations réduites de moitié.

Les défis restant à relever pour la mise en oeuvre

Le travail de recherche de l’Icarda sur les semences céréalières résilientes suscite un intérêt croissant à l’échelle mondiale. Pourtant, des problématiques subsistent, notamment  concernant la diffusion rapide de ces variétés auprès des agriculteurs marocains. Bien que six nouvelles variétés de blé et d’orge aient été homologuées l’année dernière, leur adoption par les agriculteurs est entravée par la lenteur du processus de certification et de distribution des graines.

Ainsi, une révision du système de certification des semences est nécessaire pour permettre une adoption plus rapide des variétés résilientes et contribuer ainsi à renforcer la sécurité alimentaire du Maroc. Comme le souligne Moha Ferrahi, chef du département amélioration de l’Institut national de la recherche agronomique, « il y a une lenteur du système de certification de la semence qu’il faudrait revoir rapidement ».

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