Seulement un tiers des aires marines protégées offrent une réelle protection

Une étude récemment publiée dans la revue Conservation Letters révèle une réalité alarmante : seulement un tiers des aires marines protégées (AMP) dans le monde bénéficient d’une protection réelle et efficace pour préserver la biodiversité marine et augmenter la biomasse de poissons. Malgré les efforts déployés pour atteindre l’objectif de protéger 30% des océans d’ici 2030, connu sous le nom de « 30X30 », les résultats actuels sont loin d’être satisfaisants.

L’analyse des aires marines protégées

Les chercheurs ont examiné les 100 plus grandes aires marines protégées, représentant près de 90% de la surface totale des AMP et 7,3% des océans mondiaux. Le constat est alarmant : seulement 35,7% de ces aires marines bénéficient d’une protection haute ou intégrale, couvrant ainsi seulement 2,6% de la surface des océans mondiaux. En revanche, près de 37% de ces aires « protégées » sont affectées par des activités hautement destructrices telles que la pêche industrielle, compromettant ainsi leur efficacité en matière de préservation de la biodiversité marine.

Les défis et perspectives à l’étranger

L’étude met également en lumière des disparités importantes dans la répartition géographique des AMP. De nombreux pays, y compris l’Australie, le Brésil, la France et les États-Unis, concentrent une part significative de leurs aires marines protégées dans des zones reculées et des territoires d’Outre-mer. Par exemple, en France, la grande majorité des aires fortement protégées se trouvent dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), alors que très peu d’efforts sont déployés pour protéger les eaux situées sur les façades Atlantique-Manche Mer du Nord.

Les recommandations des experts

Pour améliorer l’efficacité des aires marines protégées et atteindre les objectifs de conservation, les chercheurs préconisent plusieurs mesures. Ils suggèrent notamment de ne pas inclure dans l’objectif 30X30 les AMP dont le niveau de protection est insuffisant, en particulier celles autorisant des activités extractives telles que l’extraction minière ou la pêche industrielle. De plus, ils appellent à une meilleure répartition géographique des AMP et à la ratification du traité international de protection de la haute mer (dit BBNJ).

Face à la menace croissante qui pèse sur les écosystèmes marins, il est impératif d’agir rapidement et efficacement pour renforcer la protection des aires marines à travers le monde. L’étude met en lumière les lacunes actuelles dans la gestion et la réglementation des AMP et appelle à une action concertée au niveau international pour assurer la préservation à long terme de la biodiversité marine.

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