Les zones commerciales, symboles d’un urbanisme jetable et de la consommation de masse, sont confrontées à un défi de réinvention esthétique et écologique. Initiée par le gouvernement en septembre, une expérimentation vise à transformer ces espaces périurbains souvent qualifiés de « moche ». La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, a annoncé une enveloppe de 24 millions d’euros pour « réinventer » ces zones commerciales, longtemps négligées par les politiques publiques.
Expérimentation pour une transformation écologique
Plus de cent candidatures ont été déposées pour participer à cette expérimentation, et une vingtaine de projets lauréats seront bientôt annoncés par le gouvernement. Chaque projet bénéficiera d’une aide de 150 000 euros pour des études préalables et l’assistance à maîtrise d’ouvrage.
Repenser les espaces mal conçus
Selon Christine Leconte, présidente de l’Ordre des architectes français, il est maintenant temps de « réparer ces espaces mal conçus » en favorisant une approche inclusive, intégrant des rues, des places, des espaces piétonniers, des équipements publics et du logement. Trois profils de zones commerciales sont identifiés pour cette transformation.
Trois profils de zones commerciales
- Zones commerciales dynamiques près des métropoles : Objectif de construction en hauteur, intégration de logements, bureaux et espaces verts.
- Zones en déclin : Regroupement ou suppression de magasins, renaturation ou reconversion des friches.
- Milieu rural : Rationalisation des magasins, introduction d’industries lorsque possible.
La rentabilité des zones commerciales a stagné face à la concurrence du e-commerce, mettant fin à la course aux mètres carrés. L’objectif est désormais de dépasser la mono-fonctionnalité des zones dédiées exclusivement au commerce.
Nouveaux modèles urbains et défis environnementaux
Avec l’objectif de zéro artificialisation nette des sols à partir de 2050, les élus doivent compenser chaque mètre carré artificialisé par un mètre carré renaturé. La création de nouveaux modèles urbains, probablement plus verticaux, est envisagée pour répondre à la pénurie de foncier.
Oppositions et Débats
Certaines voix s’élèvent contre cette initiative, soulignant le risque de fragiliser les centres-villes en rendant la périphérie plus attractive. Certains estiment que l’argent public devrait être utilisé pour des opérations plus complexes, comme la transformation de surfaces commerciales en surfaces industrielles.
Malgré les défis, cette initiative marque une étape importante dans la réinvention des espaces commerciaux en France, cherchant à concilier esthétique, durabilité et fonctionnalité pour répondre aux besoins changeants des communautés locales.