Une coalition: pour une intelligence artificielle plus sobre

 Face à l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle (IA) et à son impact environnemental croissant, le ministère de la Transition écologique lance une coalition mondiale. Son objectif : encadrer le développement d’une IA plus sobre et écoresponsable, en réunissant entreprises, centres de recherche et acteurs internationaux.

Vers une IA plus écoresponsable

Le ministère français de la Transition écologique a annoncé la création d’une coalition internationale rassemblant 37 entreprises, des centres de recherche et plusieurs pays. Cette initiative vise à réduire l’empreinte écologique de l’intelligence artificielle, notamment face à la consommation énergétique massive des modèles génératifs. Parmi les entreprises engagées, on retrouve des acteurs français tels que Mistral AI, OVH Cloud et Thales, ainsi que des géants internationaux comme Salesforce, IBM et Generali.

L’impact environnemental de l’IA est un sujet central du sommet international pour l’action sur l’IA qui se tient à Paris. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une seule requête effectuée sur ChatGPT consomme dix fois plus d’électricité qu’une recherche sur Google. Un constat qui alimente les débats sur la nécessité de rendre cette technologie plus durable.

Mobilisation des experts pour une IA plus verte

Des laboratoires de recherche tels que l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) en France et le Stockholm Environment Institute travaillent déjà sur des solutions visant à améliorer l’efficacité énergétique de l’IA. Leur mission consiste à identifier les moyens de rendre ces systèmes plus performants tout en minimisant leur impact environnemental.

Dans le même esprit, des experts du climat collaborent avec des institutions internationales telles que le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’IPBES (souvent comparé au GIEC, mais pour la biodiversité) afin d’exploiter l’IA pour une meilleure gestion des enjeux environnementaux. L’objectif est de garantir un « accès éthique et responsable » aux informations liées à l’environnement.Par ailleurs, la coalition s’engage à définir des standards communs pour évaluer et normaliser l’impact environnemental de l’IA. Des organismes comme l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens sont impliqués dans cette démarche.

Un observatoire mondial pour suivre l’impact de l’IA

Pour pallier le manque de données précises sur la consommation énergétique de l’IA, l’AIE a annoncé la création d’un observatoire mondial spécialement dédié à cette question. Ce nouvel outil vise à suivre en temps réel l’impact des technologies d’IA sur les ressources énergétiques et à proposer des solutions pour le réduire.

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre les effets néfastes d’une IA non réglementée : « Nous devons nous demander si l’IA sera une partie de la solution ou du problème » face au dérèglement climatique. Bien que cette technologie puisse aider à cartographier les émissions de méthane ou à modéliser le réchauffement climatique, elle produit également une quantité importante de déchets électroniques et consomme d’énormes quantités d’électricité et d’eau. L’avenir de l’IA repose donc sur un équilibre entre innovation technologique et responsabilité environnementale. La coalition lancée par la France marque une étape importante dans la réduction de l’impact écologique de cette révolution numérique.

 

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