Face à une menace de famine grandissante et à une augmentation des risques d’épidémies mortelles, les agences des Nations Unies tirent la sonnette d’alarme sur la nécessité urgente de transformer radicalement le flux de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Les responsables du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’UNICEF, et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mettent en garde contre le péril imminent et soulignent la dépendance totale de la population de Gaza à l’égard de l’aide pour sa survie.
Les entraves actuelles et les appels à l’action
Les dirigeants des agences insistent sur la nécessité d’ouvrir de nouvelles voies d’accès, d’augmenter le nombre de camions franchissant les contrôles frontaliers quotidiennement, de réduire les restrictions imposées aux travailleurs humanitaires et de garantir la sécurité des personnes impliquées dans la distribution de l’aide. Ces changements sont vitaux pour éviter une situation où la famine, la malnutrition et les maladies se conjuguent de manière fatale.
« Les habitants de Gaza risquent de mourir de faim alors qu’ils se trouvent à quelques kilomètres seulement de camions remplis de nourriture, » alerte Cindy McCain, directrice exécutive du PAM.
Le cri d’alarme des agences humanitaires
Le dernier rapport de l’IPC souligne des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire à Gaza, plaçant toute la population, soit environ 2,2 millions de personnes, en situation de crise voire pire. Les responsables soulignent que l’aide humanitaire actuelle, bien que fournie dans des conditions extrêmement difficiles, est loin d’être suffisante pour prévenir la famine imminente.
« Chaque heure perdue met en danger un nombre incalculable de vies. Nous pouvons tenir la famine à distance, mais seulement si nous parvenons à livrer des quantités suffisantes de denrées et à assurer un accès sûr à toutes les personnes dans le besoin, où qu’elles se trouvent, » insiste Cindy McCain du PAM.
Une approche multidimensionnelle nécessaire
Les organisations humanitaires reconnaissent que la faim n’est qu’un aspect du problème. Les dommages causés aux infrastructures et aux services essentiels dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de la santé aggravent la situation. Les enfants, particulièrement vulnérables, risquent de subir une augmentation de près de 30 % de l’émaciation, la forme de malnutrition la plus dangereuse.
« La population de Gaza manque de nourriture, d’eau, de médicaments et de soins de santé adéquats. La famine aggravera de manière catastrophique une situation déjà terrible, » déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Appel à un cessez-le-feu humanitaire
Les agences des Nations Unies exhortent à lever les barrières et restrictions à l’acheminement de l’aide, à reprendre le trafic commercial, et appellent à un cessez-le-feu humanitaire. Elles soulignent que l’autorisation israélienne pour utiliser un port opérationnel proche de Gaza est cruciale pour accélérer l’approvisionnement.
« Le flux d’aide actuel est un mince filet d’eau par rapport à la mer des besoins humanitaires. L’aide humanitaire ne suffira pas à enrayer l’aggravation de la faim au sein de la population, » met en garde Phillip Lazzarini de l’UNRWA.